Série de sculptures Le filament de l’agonie. 2022
Matériaux : coton, fil barbelé, colle et (papier film).
Il y a quelque temps, je me suis permis d’étudier le coton et le fil barbelé. Entre le 15ème et le 19ème siècles, aux Amériques, le coton était cultivé dans les Plantations (système d’exploitation colonial reposant sur l’esclavage et la monoculture dans de grand domaines ayant pour finalité l’exportation vers la métropole). Le coton renvoie donc à mes ancêtres et à leurs souffrances inhérentes à l’enrichissement de leurs maîtres.
Le fil de fer barbelé a été initialement créé aux États-Unis pour garder le bétail dans les pâturages. Il a ainsi permis de développer l’élevage du bétail et, lui aussi, d’enrichir les propriétaires. Il a également été utilisé dans les tranchées lors des guerres, sur des murs pour renforcer la sécurité, dans les camps de concentration et aujourd’hui dans les camps de réfugiés.
Ce sont des matériaux qui, tout au long de leur histoire, ont à la fois causé la douleur et la sécurité.
La série de sculptures “Le filament de l’agonie “ est née, je crois, de cette perception que le monde impose des conditions extrêmes et tranchantes à quiconque est différent de ce qui est conventionnel dans la société d’aujourd’hui. Elle s’inscrit dans la continuité de mes études sur le barbelé et le coton que j’aime à travailler pour évoquer tout à la fois le concept de liberté, mes ancêtres esclavagisés, leurs douleurs et les prolongements de celles-ci dans le monde contemporain.